Deux habitants d’une commune rurale du sud-Manche n’ont pas peur de tenir tête à la multinationale qui veut presque tripler la surface de sa serre déjà géante. Cultiver, sur des terres agricoles, des tomates hors sol dans des serres chauffées leur paraît un projet à combattre. C’est le but du collectif Stop tomates. Avec un premier refus préfectoral, et le succès de la grosse manifestation du 16 novembre dernier, Odile Marqué et Gérard Chauvet ont peut-être au moins gagné une manche. Rencontre.
Elle affiche un franc sourire, il a une inquiétude dans le regard qui filtre sous le chapeau. Il est bientôt 14h ce samedi 16 novembre 2024 et près de 400 personnes sont déjà rassemblées à l’entrée du bourg d’Isigny-le-Buat, commune de 3 200 habitants, dans le sud de la Manche.
Odile Marqué et Gérard Chauvet font partie des manifestants qui s’apprêtent à défiler jusqu’à la serre de tomates géantes installée depuis 2020, filiale du groupe néerlandais AgroCare. Cette fois, c’est la Confédération paysanne qui a lancé l’appel, mais les deux Isignois connaissent le sujet par cœur.
Tous deux ont monté le collectif Stop tomates en janvier quand ils ont appris le projet d’extension de la serre. Elle s’étend déjà sur 12 hectares – la taille moyenne des serres chauffées est de 4,7 ha selon le Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes – mais la demande de permis de construire déposée le 27 février porte sur 20 ha supplémentaires, ce qui en ferait probablement la plus grande d’Europe. Le tout sur des terres agricoles, alors qu’il s’agit « d’agro-industrie, puisque ces pieds de tomates poussent hors-sol, sous des lumières artificielles et alimentées au goutte-à-goutte », objecte Gérard Chauvet.
Pour les deux porte-paroles du collectif, cet après-midi est un premier aboutissement de longs mois de tracas et de mobilisation. Un premier répit, aussi. Car le préfet vient de donner un coup d’arrêt au projet d’AgroCare. L’arrêté préfectoral qui rejette la demande de Rik Van den Bosch, le PDG des serres d’Isigny-le-Buat et de Brécey, le 8 novembre, souligne notamment « l’insuffisance des mesures d’évitement, de réduction ou de compensation des impacts » et des manques en terme d’étude d’impact sur les zones humides. Le préfet invoque également les avis négatifs, rendus en avril, de la commission locale de gestion de la ressource en eau (le Sage Sélune), et de la Commission départementale de préservation des espaces agricoles et forestiers. Alors qu’elle avait approuvé le premier projet, la FDSEA s’est abstenue lors de cette Commission départementale de préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers.
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Les organisateurs ont maintenu la manifestation car ils craignent un recours de la multinationale : « Ils ne vont pas abandonner comme ça, on connaît leurs moyens et leurs ambitions », rappellent les responsables de la Confédération paysanne de la Manche en lançant le défilé.
De fait, le site de la holding, qui en compte sept dans quatre pays, annonce vouloir atteindre les 1 000 ha de serres en cinq ans, alors qu’elle en comptait 261 cet été. « C’est un gros soulagement mais il faut rester vigilant, car ils ont déjà engagé tellement d’argent », relève Odile Marqué. Gérard Chauvet acquiesce : « Surtout qu’on a toujours zéro nouvelle sur le volet urbanisme. »
Le Pôle d’équilibre territorial et rural (PETR) du sud-Manche, chargé d’instruire la demande de permis de construire, n’a toujours pas rendu ses conclusions et conserve un silence têtu vis-à-vis du collectif, mais aussi des élus du conseil municipal. Son président n’a pas non plus répondu à la rédaction des Champs d’ici.
Un engagement dans la vie locale ou syndicale
Odile, 63 ans, et Gérard, 67 ans, ne se connaissaient guère avant de monter le collectif Stop tomates. Tous deux font partie des citoyens plutôt engagés : l’une et l’autre se sont déjà présentés aux élections municipales à Isigny, elle en 2008, lui en 2020.
Odile a longtemps présidé l’association des parents d’élèves, et depuis un an qu’elle est à la retraite, elle donne des cours de cuisine bénévoles et fait la lecture au centre de loisirs. Gérard a, lui, un long passé de militant, né au MRJC, le Mouvement rural de la jeunesse catholique, « qui était vraiment un lieu de réflexion sur la société, et où nous sommes tous passés ou presque, mes huit frères et sœurs et moi ».
Son sens de la justice et du droit forgé très tôt l’amène rapidement à quitter un poste d’enseignant en Maison familiale rurale près de Rennes pour une vie de berger puis de tondeur. « On était si peu de salariés agricoles syndiqués dans le Cantal que j’ai été élu à 25 ans à la Chambre d’agriculture, y compris au bureau », dit-il avec un petit rire pas dupe.
Comme Odile, qui dit avoir appris à prendre la parole en représentant les parents d’élèves, il a retiré de son expérience syndicale précoce « une confiance en moi, alors que j’étais un jeune très effacé. C’est comme ça que j’ai eu l’occasion de participer à la rédaction de la loi Montagne avec une secrétaire du cabinet de la ministre, et que j’ai pu vérifier qu’un être humain est un être humain, point, pas de hiérarchie à faire. »
Mais s’il est habitué à manifester, pour Odile, c’est une grande première. Elle balaie du regard la foule nombreuse et se réjouit : « Ça fait chaud au cœur, ça montre qu’on n’est pas tout seuls ! »
En ce début de défilé, Gérard n’est pas tranquille : « Il faut vraiment que cela reste pacifique, sans incident, on doit convaincre tout le monde de notre sérieux, car on ne gagnera pas sans les habitants. Car même si on les sent sensibles à ce qu’on dit, ils ne prennent pas vraiment parti. » « Pourtant je suis sûre qu’au conseil municipal, ils pensent plutôt comme nous », veut croire Odile.
De fait, ils n’identifient pas beaucoup d’habitants dans le cortège qui vient de s’ébranler. Il y a pourtant des gens de toute sorte et de tout âge, venus en leur nom ou sous des bannières diverses : Confédération paysanne, Bio en Normandie, les Soulèvements de la terre, Extinction Rebellion, Terre de liens, Manche Nature…
Des élus sont venus. En voisins, comme les maires de Carolles ou du Grippon, en native du sud-Manche comme la députée de l’Essonne Julie Ozenne, ou représentant Les Écologistes tels l’élu régional Guillaume Hédouin ou le député européen David Cormand.
On compte une multitude de croix de bois déplorant ici la mort d’une paysanne, là celle d’un maraîcher, voire celle « de ma chère Nature » ; des tomates en papier mâché que des enfants font osciller au-dessus des marcheurs ; des slogans dénonçant les conditions de travail infligées aux ouvriers étrangers ; des panneaux édités par le collectif Stop tomates, explicites : « Laisse son espace au paysan », clament ainsi des tomates furax affichées sur les torses d’Odile et de Gérard.
Une banderole noire vise l’entreprise d’un jeu de mots surligné en rouge : « AgroCarnage » ; une autre préfère l’humour noir : « Error 404, future not found ». Sur le tracteur qui ouvre le défilé, on lit : « La tomate chimique pille et tue nos paysans et nos territoires. »
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Odile tient à son « petit bocage »
L’ambiance bon enfant rassure Gérard et ravit Odile, dont les yeux bruns rient avec chaleur derrière la monture de lunettes fantaisie. La manifestation passe justement devant ses fenêtres, à 800 m du bourg. Celles d’où elle voit, certaines nuits, des « aurores boréales complètement artificielles », grimace-t-elle, évoquant les leds roses de la serre, qui illuminent le ciel, et dont elle poste les photos sur la page Facebook du collectif.
Le champ au bout de son jardin, où flânent deux de ses ânes, jouxte les terres visées par l’extension. « Ce sera là, à 150 mètres. Ils m’ont promis qu’il y aurait un talus haut de trois mètres, planté d’arbres, pour cacher les serres de 7 m de haut ! Autrement dit, je ne verrai plus rien de mes fenêtres. »
C’est pour sauver son « petit bocage », comme elle dit avec tendresse, qu’elle se démène depuis janvier. « Ça fait trente-cinq ans qu’on a acheté la maison, quarante-cinq ans que je vis ici, à Isigny-le-Buat, dans un bourg où il y a tout, avec des commerçants super sympas. Je ne m’étais jamais rebellée jusque-là, le syndicaliste de la maison, c’est mon mari », rit l’ancienne ouvrière en lui lançant un clin d’œil complice.
« Mais là, on n’est pas dans les valeurs qu’on m’a transmises. Cette serre, ce n’est pas de la vraie culture. Moi, je vois qu’on détruit le village en face de chez moi et ça me perturbe. » De fait, les maisons du hameau un peu plus loin, y compris celle de l’ancien maire, ont déjà été rachetées par AgroCare. À prix d’or (record de 610 000 € pour une maison de trois pièces et 2 400 m2, NDLR), ce qui chiffonne même des élus d’Isigny qui n’ont pas envie de prendre parti mais s’inquiètent que « ça bouleverse le marché du secteur ».
Gérard ne veut pas de « cette société-là »
Gérard Chauvet, qui vit au village voisin du Mesnil-Boeufs depuis 2008, s’est engagé contre ce projet d’extension de la serre par principe. « J’ai peur de la société que présage une telle forme d’économie », résume Gérard, voix et regard graves.
Alerté par le gigantisme de la première serre construite en 2018 par le même entrepreneur néerlandais à 15 km de là, Brécey, vaste de 17 ha, il s’était déjà opposé à l’installation de sa seconde serre à Isigny : « J’avais dit lors des vœux de la maire déléguée, en janvier 2019, que ce projet n’allait pas créer des emplois stables, je m’étais fait contrer par un élu qui a changé d’avis aujourd’hui, en voyant les faits. »
Le premier adjoint, Frédéric Laheurte, a été chargé du dossier pour ne pas mettre la maire, agricultrice, en conflit d’intérêt. Réservé, il souhaite « ne pas prendre parti parce qu’on représente tous les habitants ». Mais il se dit « soulagé du coup de frein mis par le préfet. Car on ne voulait pas d’un projet dans la continuité de l’autre, avec ce qu’on a vu côté logement des salariés, la question environnementale pas aboutie et les retombées économiques qui ne sont pas là pour la collectivité. Et on a regretté d’être ni sollicité, ni consulté en amont par le porteur de projet. »
Un collectif vite poussé
Quand elle apprend le projet qui se trame en face de chez elle, fin 2023, Odile décide à ne pas se laisser faire. « Pourtant, on savait que c’était une grosse entreprise hollandaise, avec un mur d’avocats, qu’on ne ferait pas le poids. Des gens m’ont dit “négocie”, sous-entendu, “vends ta maison”, comme d’autres. Pour fermer ma g… ? Ah non, je n’ai peut-être pas grand poids, mais j’ai mes convictions. L’agriculture, il faut que ça reste dans la terre, et la terre, il faut la respecter », martèle cette fille et sœur d’agricultrices.
Elle accueille chez elle la première réunion du futur collectif, le 5 janvier. « La première chose qu’on a faite, c’est de rencontrer la mairie et le PDG, note Gérard. On a été conviés à expliquer notre position au conseil municipal, début avril. » « La mairie n’attendait que ça, je pense. Si personne ne réagit à des projets comme ça, les élus ne peuvent pas faire grand-chose », avance Odile, compréhensive.
Frédéric Laheurte confirme : « Pour un permis de construire, si c’est dans les clous, c’est dans les clous, les élus ne peuvent rien faire. À Isigny, on n’est jamais par principe contre un projet économique – la commune compte plusieurs grosses entreprises, NDLR – mais il faut que ça rentre dans le cadre, que ça s’intègre ».
La rencontre avec le PDG est très cordiale, mais la visite de la serre les scotche, en janvier : « Il y avait d’énormes cuves, et ces plants de tomates à perte de vue, sur 7 m de haut ! Et cette lumière rose, j’ai demandé au PDG si ça ne faisait pas mal aux yeux, il m’a dit que des lunettes étaient proposées mais que les employés n’en voulaient pas », témoigne Odile.
Fort de son expérience d’ouvrier maraîcher durant ses étés d’ados, mais aussi de son passé de prof en MFR, Gérard s’est trouvé « choqué » par le décor, avec ces pieds plantés dans des gouttières où il n’y a que de la laine de roche. « Et j’ai été effaré par ce qu’il nous a dit : qu’un pied de tomates pouvait faire jusqu’à 25 mètres. 25 mètres ! Et que la serre produisait 100 kg de tomates au mètre carré. » 100 kg, soit7 à 20 fois plus que la moyenne des plants cultivés en pleine terre.
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Effrayé, le collectif met les bouchées doubles : une pétition est lancée sur internet le 14 février, les marchés du coin sont écumés avec une pétition papier, quelque 1700 signatures sont collectées en deux mois. Y sont dénoncées « des tomates produites sans aucun lien avec la nature », « la confiscation des terres aux agriculteurs locaux au profit d’une agro-industrie multinationale », « une artificialisation de 20 ha de plus », « une consommation d’énergie fossile pour chauffer des légumes à contre saison », « une consommation d’eau importante qui viendra puiser dans la ressource locale » et une « pollution lumineuse ». De fait, celle-ci est parfaitement repérable vue du ciel, comme le montrent les cartographies des scientifiques de DarkSkyLab.
Le collectif Stop tomates cherche des infos sur Internet, étudie les documents, s’exprime devant le conseil municipal le 3 avril, contacte la FDSEA « qui ne donne pas vraiment suite », rassemble une soixantaine de personnes à sa première réunion publique le 26 avril, et une centaine à son « pique-nique résistant » en juin, face aux serres, depuis le parc du château d’Isigny.
En septembre, il propose une dégustation de bonnes tomates de pleine terre, quand arrive fin octobre la proposition de la Confédération paysanne, bienvenue, d’une manifestation. « On voit bien que les habitants sont sensibles à ce qu’on leur explique, mais ils ne sont pas franchement acquis », s’inquiète Gérard. « C’est vrai que beaucoup disent “bah, c’est joué d’avance”. Ben non. Tant que ce n’est pas signé, ce n’est pas fait », s’agace Odile. « Ce n’est pas parce qu’on a de l’argent qu’on peut faire n’importe quoi. Et si, de temps en temps, le petit pouvait gagner contre le grand, ça démontrerait que c’est possible, et ça donnerait de l’espoir à plein de gens », conclut-elle, vibrante.
Non à « Soleil vert »
Gérard est comme éprouvé par ses années de militantisme et chez lui, l’indignation se teinte d’anxiété. Mais cet après-midi clair de novembre lui redonne espoir. Le cortège s’est arrêté devant les champs menacés par l’extension pour les premières prises de parole et Gérard, monté sur la remorque de la Confédération paysanne, exhorte la foule à la vigilance : « AgroCare pourrait bien repasser la première après le “stop” du préfet : ils font partie des gros capitalistes qui s’accaparent les terres partout dans le monde et s’accaparent donc les aliments. Nous ne voulons pas de ce modèle, nous ne voulons pas changer notre planète bleue pour un Soleil Vert », conclut-il en référence à ce film écologiste visionnaire de 1973.
Au micro à son tour, avec au loin, la bande grise de la serre comme horizon, Odile interpelle un agriculteur présent : « Tu aurais voulu racheter les terres mais tu n’as pas pu, quand AgroCare achète les parcelles 40 000 € l’hectare [ voire davantage, comme montrent les données officielles en ligne des valeurs immobilières, NDLR]. Sûr que devant autant d’argent, on ne fait pas le poids », s’indigne-t-elle. « Mais ça ne se fera pas, lance-t-elle, aussitôt applaudie. Nous luttons contre du grand n’importe quoi, la terre [agricole] doit aller aux agriculteurs, c’est tout. »
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D’autres militants, des élus se succèdent. La médecin du collectif cite deux études qui établissent « qu’il y a 70% d’éléments nutritionnels en moins dans les tomates poussées hors sol », un maire s’inquiète de voir le secteur « devenir une zone de non-droit », un militant de Terre de liens s’alarme de « l’énorme PLUi en préparation pour le Sud-Manche, dans lequel il est possible que les élus changent le zonage du secteur ». Enfin, l’élu écologiste du conseil régional dénonce le caractère « anti-social de ce projet qui concurrence les maraîchers locaux avec des travailleurs invisibilisés » et craint que « ce pays soit dévitalisé par ces projets financiers qui ont la possibilité de faire du dumping et d’écraser les producteurs locaux ».
Balade finale le long de la serre
À l’arrivée devant la serre, il y a comme un flottement. Le vide des lieux, peut-être, l’immensité de la serre ? Le passage devant quelques gendarmes, quelques mètres plus tôt ? Un goûter a été prévu. Odile, comme d’autres, a rapporté un gâteau, des thermos de café s’ouvrent. De nombreux manifestants explorent les alentours, plus ou moins hardiment. Les dernières prises de parole permettent de rappeler les enjeux, qui au-delà d’Isigny concernent toute l’activité maraîchère en France, et interrogent « cette folie de vouloir manger des tomates en hiver ». François Dufour, figure historique du combat paysan, souligne que depuis l’époque de la lutte contre les OGM, « on continue plus que jamais dans la malbouffe », exhortant les élus de toute la région à prendre soin de ce territoire du Mont-Saint-Michel « reconnu par l’Unesco ».
Une dernière mise en scène humoristique plus tard, les organisateurs ont invité la foule à aller « faire un petit tour autour de la serre pour se rendre compte ». Une centaine de personnes ont alors suivi la façade est, ébahies de la longueur sur plus de 200 mètres.
Quelques-uns appliquent des autocollants, d’autres inscrivent « non à l’agro-industrie » ou « vive l’agriculture paysanne », à l’aide d’une bombe de peinture rose pâle, ou les mains pleines de terre. Un petit attroupement se crée soudain à un endroit où on peut apercevoir les plants géants sous la lumière rose, fascinants avec leurs grappes systématiques de six fruits, « et tous rouges, c’est marrant, chez moi, elles ne sont jamais mûres en même temps », s’est amusée une maraîchère. Puis chacun et chacune sont repartis dans le soir tombant, une grappe de manifestants fatigués montant sur la remorque avec le collectif de musiciens Kollektiv 49.3, finalement silencieux.
Odile et Gérard, eux, ne se sont pas se risqués sur le talus escarpé qui longe la serre. L’une est rentrée en famille, le second est parti préparer la fête d’après manif dans une ferme voisine. Heureux l’une comme l’autre de ce succès.
« Cette manif m’a apporté un vrai soulagement », témoignait Gérard deux semaines plus tard, en se réjouissant de l’accueil de certains de ses concitoyens à l’épicerie, dans les jours qui suivaient. « On me disait “c’est bien il a fait beau” », savoure-t-il, sensible à ces discrets signes de soutien.
La pétition de février a repris une centaine de signatures en un mois, et le groupe d’amis Facebook s’est aussi étoffé, fort de 167 membres. Odile a aussi senti plus d’appui depuis la marche, « en tout cas au marché de Noël dimanche j’ai trouvé qu’il y avait plus de gens intéressés, qui se posent des questions. Ce serait bien qu’on refasse une réunion publique. Avec plus de monde. Il va falloir parce que ce n’est pas fini ! », a-t-elle relevé, plus que jamais déterminée.
Photo bannière : 400 personnes ont manifesté devant la serre géante d’Isigny-le-Buat Crédit photo : Isabelle Bordes
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